Spilou a écrit:les conseils et préconisations, ça fait un peu catalogue de "bonnes mesures" et cela n'a pas vraiment d'aspect nouveau ni révolutionnaire; j'en attendais plus.
Je dois dire que moi aussi la fin m'a paru d'un niveau un peu décevant après le niveau du reste.
Mais l'ayant lue plusieurs fois, j'ai tenté d'appliquer dans mes cours ce qu'il propose, c'est à dire ce qui devrait être l'enseignement de la démarche scientifique.
Je vais vraiment tenter un exposé complet de mon approche pendant les vacances mais pour résumer à la hache voilà comment j'ai traduit ce que Cariou présente :
Je travaille (assez longuement) en amont sur la démarche scientifique (comme tout le monde je pense) en insistant sur les deux points que j'ai retenus, à savoir le questionnement et la pluralité des hypothèses. C'est à dire que je passe pas mal de de temps à faire rédiger des questions scientifiques aux élèves en partant des "données initiales" c'est à dire depuis cette année les 4 thèmes du programme. Et on rédige une bonne cinquantaine de questions.
Ensuite à partir de ces questions, on va dérouler la démarche pour arriver à proposer des hypothèses puis les valider ou les invalider soit par l'expérience, par un simple raisonnement, ou par une recherche documentaire si besoin.
Depuis trois ans que je fais ainsi, j'ai remarqué une plus grande implication des élèves car ils se sont posés eux-mêmes les questions utilisées comme titres de parties, une plus grande tolérance vis à vis de l'erreur car comme ils doivent proposer plusieurs hypothèses tout le monde a juste et faux et donc quasiment tout le monde tombe sur une hypothèse correcte à chaque fois.
Les inconvénients sont que certaines questions des élèves sont excellentes et amènent parfois vers un autre déroulé que celui imaginé initialement. Pour ma part, j'aime bien ça et ça ne me dérange pas d'être "à poil" et d'être emporté dans une direction non prévue sur une séance, mais je comprends que ça puisse en gêner certains.
L'autre point est le temps pris en début d'année pour rédiger les questions. Mais je considère que c'est du temps pris pour augmenter le rendement du reste de l'année.
Donc je n'utilise plus du tout la notion de situation déclenchante, ou de situation problème, (artificielle ou tirée du quotidien) car je n'en ai plus jamais eu besoin. Les questions de début d'année et les nouvelles questions fournissent suffisamment de matière pour enchainer tout le programme largement. Ensuite, je tente de faire des exercices de contextualisation à la fin, pour voir les applications ou les utilisations de ce qu'on a vu, mais je ne pars pas de ça, j'y arrive à la fin. (et c'est le point où j'ai le plus de boulot à faire car je zappe souvent les détails de cette partie, on en parle à l'oral mais je me rends compte qu'il faudrait un document à chaque fois à relire dans le cahier pour ancrer les choses.)