degradation des peintures

[calims]

Bonjour,
Je travaille sur le thème sciences et arts. Je cherche des idées pour montrer les effets des agents atmosphériques sur les peintures préhistoriques.
Aves vous de idées?
Merci

[Aranel53]

Mmmh, je ne sais pas si la problématique est bien pertinente car par définition, les peintures préhistoriques utilisées étaient des trucs à peu près indestructibles à l'air : ocres, oxydes, charbon de bois... et du coup pour le reste, ça met longtemps à être détruit donc c'est pas évident à mettre en évidence à l'échelle d'un trimestre.

Tu cherches forcément des peintures préhistoriques ou il faut juste qu'il y ait un lien avec l'art. J'avais lu que les couleurs des restaurations 19e de la "Tapisserie" de Bayeux n'avaient tenue que quelques années alors que les morceaux originaux ont toujours leurs couleurs éclatantes...

Il y a aussi la dégradation des encres pour les tirages jets d'encre qui est peut-être plus facilement mis en évidence.

[taumataroa]

Tu peux essayer prendre ton problème sous un autre angle, car ces peintures sont restés intactes non pas par inertie chimique ou physique, mais parce qu'elles sont restées confinées dans des milieux hermétiques : Galerie bouchée pour Lascaux, immersion de la galerie pour Cosquer, ancienne mine de sel ou grotte perdue dans les grotte ornée du Sahara, peinture des grandes pyramides...

J'essayerai de monter une activité documentaire sur les conditions climatiques locales (physiques et chimiques) qui ont permis la préservation pendant des milliers d'années de différentes grottes rupestres. A toi de bien les choisir pour avoir un maximum de paramètres. Cela te permettra de poser la problématique et de tirer quelques pistes (problèmes du dioxyde de carbone, de la lumière et de l'humidité principalement).

Ensuite sache que ces peintures rupestres sont surtout des "terres colorées", du charbon de bois ou des pigments d'origine minérale. Voici un lien intéressant. http://wiki.scienceamusante.net/index.p ... _rupestres
Il va être compliqué pour toi de les faire réagir (mis à part les oxyde de fer) et jouer sur le paramètre usure du temps !

Les paroles s'envolent, mais les écrits restent... tout dépend si c'est écrit au bic ou à l'encre de chine (noir de fumée).

[nathalieD]

je prends l'idée pour un document destiné aux 1ères L ou ES (je n'aurais hélas pas le temps de leur faire peindre une oeuvre ...)

Afin de montrer rapidement l'influence de la lumière, j'utilise du nitrate d'argent : je découpe 3 morceaux de papier (qui figureront ma toile ou mon mur), un élève y dépose une goutte d'eau salée puis une goutte de nitrate d'argent ; il plie l'une des feuilles en quatre, expose une autre feuille sous une lampe UV et laisse la troisième sur le bureau, sous les néons du plafond. En fin de séance (une demi-heure plus tard), on regarde le résultat : pas de changement sur la feuille pliée, trace grisâtre sur la feuille restée à l'air libre, exposée à la lumière des néon et un gris très sombre sur la feuille exposée aux UV.
Pour prouver que c'est la lumière qui joue et non l'oxygène, tu peux aussi ne pas plier la feuille mais la glisser sous un couvercle de ramette où elle restera à l'ombre, tout en étant exposée à l'air.

Simple, rapide, pas de déchets à gérer, et les élèves ont appréciés (contrairement à mes collègues qui ont voulu me dissuader de faire cette expérience)

[calims]

Merci à tout les trois

Nous avons choisi de parler des peintures préhistoriques parce que nous avons les grottes de Gargas proches.
Notre idée est d'utiliser ces peintures comme situation déclenchante. Les élèves devront faire des recherches sur l'origine des pigments, les facteurs responsables de la dégradation, et enfin proposer des méthodes de protection.
Pour montrer les effets, nous allons utiliser des tirages jets d'encres.
Je vais m'inspirer du programme de 1L/ES avec les variations de couleur des espèces chimiques anhydres ou hydratées (la visibilité des mains peintes est différente selon l'humidité de l'atmosphère) , selon le pH du milieu.
Pour protéger les peintures, il est utilisé des fibres optiques : les élèves pourront réaliser le spectre d'une lampe à incandescence, monter l'évolution du spectre en fonction de la température du filament et en déduire les longueurs d'onde à éviter pour protéger ces peintures.
Nathalie, ton idée me plait et je vais le faire.
Ensuite je vais faire chauffer de l'ocre jaune et au bout de 10 à 20 min, il y a un changement de couleurs.

Je vous donne la trame générale très mal organisée pour le moment.

[nathalieD]

Autre expérience très sympa MAIS qui pose un problème de gestion des déchets (produits CMR) : le changement de couleur du chlorure de cobalt en solution hydroalcoolique en fonction de la température (la poudre de chlorure de cobalt était collée sur de nombreux objets-souvenir supposés changer de couleur en prévision du temps)
Je réalisais la dissolution à l'avance, et je bouchais le tube pour que les élèves ne risquent pas de manipuler le produit.
Voici le protocole proposé par mes collègues : dans un tube à essai, verser quelques centimètres (3 à 4 cm) d'alcool à 95° puis ajouter une pointe de spatule de chlorure de cobalt (coloration bleue, dissolution facile si vous n'avez pas la main trop lourde : bouchon bien propre) puis verser une à une (quelques gouttes d'eau) on s'arrête (3 à 5 gouttes ?) dès que la solution est complètement rose sans aller trop loin) bien mélanger à chaque goutte. La solution est prête.
Prévoir 2 grands béchers, un d'eau froide et un d'eau chaude (bouilloire à prévoir).
Le chlorure de cobalt passe du rose au bleu foncé suivant la température. Lorsque le tube présente un dégradé de couleur (durant quelques secondes), les élèves sont en admiration

Il semble possible de réaliser du papier "indicateur de temps" (en fait, de l'hygrométrie locale) (voir http://wiki.scienceamusante.net/index.p ... _de_cobalt)

[calims]

Nathalie, merci

Je vais tester ton protocole à la rentrée