de Jimmy » 04 Nov 2022, 23:28
@Wissam : j'ai déjà eu connaissance des deux sources. Aucun début de preuve, alors que de l'autre côté, il y en a. D'aide plusieurs études sur des échantillons assez grands montrent qu'il y a autant de hpi quelque soit le milieu social.
Quand au reste, on trouve ça normal et bien de s'occuper des 5 à 10% des élèves qui sont du côté gauche de la gaussienne du QI, (pas de la manière actuelle, mais on trouve ça idéologiquement bien en tout cas), mais ceux à droite de la gaussienne, tant pis pour eux s'ils s'emmerdent, après tout, ils sont chanceux. Sans même parler des autres troubles dys.
Il me semble un peu évident que les parents viennent avec des revendications dans le cas réel, et peut être non représentatif je l'accorde, d'un vrai hpi. Imaginez que ce soit votre gamin : il s'ennuie, perd sont temps, et selon l'enseignant, peut être en échec total. Sa vie, notamment u lycée, c'est passer 70% de son temps à s'ennuyer. Très fun.
Pour la petite histoire, même si je ne voulais pas en arriver là, préférant les preuves de niveau élevées (et donc, les études scientifiques plutôt qu'un témoignage...), je suis hpi. Et ne croyez pas que ce soit un cadeau, la plupart du temps, c'est le contraire.
J'ai fait ma scolarité, jusqu'en terminale, sans voir le tableau. Vous pouvez trouver ça incroyable que personne ne s'en soit rendu compte, notamment... Moi même, mais c'est vrai. (En même temps, comment savoir que ce n'est pas normal alors que ça a toujours été comme cela...). J'ai eu la plupart du temps d'excellentes notes sans jamais travailler, sans voir le tableau, sans amener mes manuels... Sauf en mathématiques, en première, où je suis brusquement passé de presque 20 en mathématiques à presque zéro : Mme F. me disait que c'était impossible que je fasse les calculs de tête en sautant autant d'étapes, c'était donc que j'avais triché. Ne saisissant peut être pas tout à fait la subtilité du lien élève professeur, je l'interpelle devant tout le monde en lui disant que ce n'est pas grave si je suis bien meilleur qu'elle en calcul. Bon, après quelques vérifications, notamment en m'envoyant au tableau, elle accepta mes copies en m'aidant à rédiger, et ne tena jamais compte du fait que je n'écrive pas le cours et que je n'ai pas de manuel. Au début, elle me le prêtait, elle a abandonné en terminale vers le deuxième trimestre.
Une deuxième anecdotes avant de se quitter : arrivé à la fac, je décide, après une première année où je ne vais pas en cours, sauf le lundi de 8h à 10h, d'exceller dans la matière que tout le monde déteste. En S5 c'était physique statistique, une matière quand même assez difficile. J'ai une excellente mémoire, je me dit que quitte à ne pas tout comprendre, autant tout connaître. J'arrive le jour du partiel, coup de chance, c'est grosso modo des démonstrations de cours. J'arrive au bout des deux heures, l'enseignant dit que c'est terminé, et me dit en insistant que si je ne rend pas la copie j'aurais la moitié des points. Réponse toujours aussi immature : ce n'est pas grave, j'aurais quand même la moyenne. Il me regarde fixement en disant que du haut de sa cinquantaine, ce n'était pas encore arrivé d'avoir 20/20. Bon, bah c'était donc une première pour lui, j'ai bien eu 20/20.
Je soupçonne mon fils d'être aussi peu normal que moi, et je ne l'envoie pas. C'est d'ailleurs très dur d'être parent et de savoir si tout est normal ou non, surtout avec le premier. A 3 ans, il avait un vocabulaire extrêmement développé, au point de m'apprendre régulièrement des mots. (Et tout aussi décalé que moi : on attendait à Leroy Merlin un vendeur, et le client devant lui demandait où était rangé les tarières : le vendeur ne sachant pas ce que c'était, mon fils lui a expliqué en détail la forme et la fonction de l'objet...). Cela vient de son excellente mémoire : nous venons de revoir un film ce soir, qu'on avait vu il y a quelques temps, et il s'amusait à dire que lignes de dialogue avant les personnages... Il s'amuse aussi à lire, à multiplier... Il vient d'avoir 5 ans.
Pour rebondir sur ton article, en tant que parents riches et éduqués, nous lui avons acheté à sa demande un robot programmable : il se débrouille bien mieux que certains troisièmes : boucles, conditions... Il maîtrise sans problème. Des fois je me dis qu'il est normal et que mes collègiens sont stupides, mais en fait, non. (On a un projet programmation au collège, où ils bossent là dessus 1h/s).
Alors peut être que je suis juste gaga de mon fils, mais mon deuxième m'a l'air plus normal. Pour le moment, nous laissons la vie suivre son cours, et nous n'avons aucune envie de partager cela avec les enseignants ou de faire un test. Mais nous sommes tout de même obligé à la rentrée de rencontrer le psychologue scolaire, mon fils me disant justement qu'il s'ennuie longuement, et pleure régulièrement avant d'aller à l'école. (Mais du genre chagrin inconsolable, au début c'était avant la grille, puis le matin, puis au réveil, et maintenant on en est à ce type de crise dès le coucher).
Ce sera peut-être l'occasion pour avoir des pistes pour la vie quotidienne aussi, parce que c'est épuisant : il ne dort pas beaucoup (jamais de sieste depuis bébé, nuits courtes de <10h), nous sollicite tout le temps pour tout comprendre, se permet de corriger tout le monde à voix haute (aussi bien la conjugaison (pas dur dans notre région...), que sur le choix et l'importance des mots). Alors on pourrait dire qu'il est juste mal poli, pourtant, tout le monde le trouve adorable la majorité du temps, et lui, de son côté, même après explications, est incapable de comprendre pourquoi il ne peut pas corriger les autres si il a raison.
Bref, je peux m'étendre, notamment sur les difficultés, avant tout psychologiques et sociales que cela peut poser de ne pas être normal. Quand au reste, ce n'est qu'un témoignage, donc si vraiment il faut démêler le vrai du faux, parlons plutôt IRM (Olivier Revol, par exemple), ou d'autres arguments, mais arrêtons de poster des liens de pseudo psychologues qui n'avancent aucun argument. (Je suis déjà d'accord sur le sur diagnostic, pas besoin d'argumenter là dessus)
Sinon, pour ce qui est des ressources spécifiques, le griesp proposent des problèmes intéressant, notamment au lycée, mais il me semble aussi en troisième.
La plupart des hpi auront effectivement beaucoup de mal à rédiger pour de nombreuses raisons : difficultés de décortiquer le raisonnement, difficultés de comprendre ce qu'il faut expliquer parce que tout semble évident (c'est comme si on demandait d'expliquer pourquoi 1+1=2..), impossibilité de comprendre l'intérêt d'un tel exercice.
Bref, si ils sont d'accord, on peut tenter le rédaction, sinon, on eput les nourrir avec des problèmes très complexes en leur donnant un simple cours imprimé pour les notions indispensables. (Par exemple, sur une exercice de force en troisième, on peut tout à fait donner les trois lois de Newton, expliquer la projection sur un document, et demander de résoudre un exercice classique de première genre masse accrochées sur un plan incliné.) Pour l'énergie cinétique, tu peux lui demander d'estimer la vitesse qui sort d'une fontaine allant à 10m de haut, ou la vitesse d'une balle connaissant la portée d'un fusil et en ajoutant un document sur la perte d'énergie par frottement. On peut aussi simplement lui dire que si le travail est fait, il peut vaquer à d'autres occupations, genre lire sciences et avenir par exemple.