Je leur demande de ne plus rien retenir depuis quelques années à part : "il est possible de détecter la présence d'un ion en solution par l'ajout d'une autre solution ionique".
Et ils ont en activité et en interrogation ma fiche
Test de reconnaissance des ions : fiche théorique solubilité.
C'est nettement au delà de ce que demandent les programmes, mais ça donne vraiment l'occasion d'approfondir un sujet et dans l'année de troisième, je n'ai rien trouvé d'aussi pratique.
Cela nécessite de bien faire des rappels en début d'année sur les mélanges homogènes/hétérogène, la dissolution, l'agitation thermique. De faire un cours préalable sur les forces électriques, les forces à distance, la notion de solide ionique. Mais tout ça s'articule plutôt bien, et permet aux élèves de tester et de construire leur représentation du réel et je trouve ça cognitivement intéressant. Ils voient que tout s'imbrique et c'est pas souvent qu'on peut aller "presque" au bout de l'interprétation du réel avec un modèle donné en collège.
Et comme proposé par des collègues dans le sujet cité, je distribue aussi à la fin de la partie un tableau récapitulatif avec tous les tests, ça en aide certains. Mais ils n'y ont pas droit en interro bilan, je ne leur donne que la fiche de solubilité s'ils n'ont pas mémorisé les tests, et ça marche plutôt bien.
Je leur rajoute aussi depuis quelques années un organigramme de décision pour les aider à suivre car c'est pas évident du tout, même si ça forme bien leur réflexion. Beaucoup d'élèves restent bloqués à l'étape 3) et concluent qu'il faut ajouter du chlorure d'argent pour chercher les ions chlorure.
Je leur raconte alors cette petite analogie qui leur permet d'éviter en grande partie cette erreur : "si on rentre dans une mine et qu'on cherche s'il y a de l'or, est-ce qu'on commence par jeter de l'or par terre ? non ? bon c'est pareil, on doit ajouter quelque chose qui ne contient pas l'ion qu'on cherche ! mais qui peut s'accrocher à lui".
Plan de réflexion :
1) On cherche un ion donné X.
2) On sait qu'un précipité est un solide insoluble, on veut donc que X précipite avec un autre ion (électroneutralité ).
3) On cherche alors quelle substance ionique insoluble dans l'eau existe qui contient l'ion X : c'est la substance XY (si aucune n'existe, on est grillés)
4) On doit donc apporter l'ion Y sous forme de solution ionique pour qu'il puisse s'accrocher à X s'il est présent dans la solution.
5) Y doit donc faire partie d'un solide ionique soluble que l'on va dissoudre dans l'eau pour former notre solution de réactif.
6) Il faut donc chercher Z qui forme avec Y un solide soluble dans l'eau.
7) YZ est ajouté dans la solution inconnue.
8) Si je vois un précipité de la couleur de XY apparaitre, alors c'est que X était déjà présent puisque je n'ai ajouté que Y en ajoutant YZ.
Compliqué mais stimulant !
Les élèves aiment bien en moyenne et ceux qui calent, calent souvent aussi sur la fiche globale de résumé des différents tests.