Vers un retour de physique à papa ?
Mai 2018 Note d’analyses et de propositions sur les programmes du lycée et sur les épreuves du baccalauréat du conseil supérieur des programmes.
source page 3 L’approche thématique des programmes de seconde donne le primat au thème et à la recherche documentaire, aux dépens des apprentissages scientifiques. La déclinaison du programme du cycle terminal en trois notions liées dans la démarche expérimentale (« observer », « comprendre » et « agir ») mais perçues comme des entrées successives, a rendu difficile son appropriation.
Si l’introduction des tâches complexes et de la résolution de problème constitue assurément un progrès pour la formation des élèves (prises d’initiative, élaboration de stratégie, raisonnements autonomes),
la contextualisation a souvent empiété sur la construction des savoirs proprement scientifiques. Dans une même logique,
un recours plus restreint aux outils mathématiques a limité l’acquisition d’un véritable raisonnement scientifique. Enfin, la pratique expérimentale, désormais installée, demeure encore bien souvent juxtaposée au cours, sans être pleinement intégrée dans la construction des notions et concepts. De ce fait, les élèves développent une représentation erronée de la physique et, dans une moindre mesure, de celle de la chimie, rendant les parcours de formation plus difficiles, accroissant le décalage avec l’enseignement de la physique à l’université.
Il convient de « remathématiser » la discipline (en redonnant toute leur place à la modélisation et à la formulation mathématique des lois physiques) et, plus globalement, de mieux coordonner les différents enseignements scientifiques. La pratique de l’expérimentation, ce contact avec le réel qui suppose approximation et construction d’un modèle, doit être pensée de manière plus progressive :
un savoir-faire construit avant d’envisager, en première et en terminale, la conception d’un
protocole.