Emeline a écrit:Et donc, tu donnes juste la photo (tu parles de celle du jeu ou la tas de piles ?) ? Et après ? Vous les guidez quand même avec un "que remarquez-vous ?"... ?
Je pense que si tu veux leur poser une question quand même, pose une question qui n'a pas grand chose à voir. Par exemple "pourquoi la notice contient-elle une partie sur le changement des piles du jouet ?"
Ce qui devrait les amener à "bein pour pas qu'on se trompe de sens !" et de là leur faire construire une problématique.
J'avoue que je n'ai jamais essayé de faire une démarche d'investigation avec une situation déclenchante pour cette partie. Comme je fais toute ma progression d'élec à partir d'un questionnement global des élèves, les questions s'enchainent sans situations intermédiaires. Je reviens juste sur des applications à chaque fois. Les questions sont déballées au début de la partie puis rappelées régulièrement et on rajoute d'autres dès qu'elles apparaissent suivant la règle : une réponse soulève au moins trois questions !
Par exemple, là on a fait l'enchainement de questions suivant :
-comment faire briller une lampe ? (notion de boucle de conducteurs)
- comment l'allumer et l'éteindre simplement ? (ouverture de boucle, interrupteur tantôt isolant tantôt conducteur)
- comment faire briller deux lampes ? (association en série, moins de courant dans la boucle)
- comment les allumer et les éteindre simplement ? (place de l'interrupteur sans importance)
- comment expliquer qu'un interrupteur puisse éteindre une lampe quelle que soit sa position dans la boucle ? (modèle du courant : la chaine de vélo)
- comment faire briller deux lampes correctement ? ( dérivations ou augmentation de la tension du générateur)
- comment commander indépendamment les deux lampes ? (place des interrupteurs dans les boucles)
- comment faire briller deux lampes correctement dans la même boucle ? (en mettant plusieurs piles)
- comment associer les deux piles ? (dans le même sens sinon elles annulent leurs actions)
là ils voient que si on mets les piles "plus moins moins plus" aucune lampe ne brille alors que si c'est "plus mois plus moins" ou "moins plus moins plus" ça fait briller les lampes plus fort qu'avec une seule pile. Donc que le courant est plus intense mais dans un sens différent dans les deux cas... (ils sont forts, ces élèves moi j'avais même pas vu que ça suffisait pour prouver que le courant a un sens)
- d'autres dipôles ont-ils un sens ?
- comment marche une pile alors qu'il y a toujours autant de "grains d'électricité" à l'intérieur ?
...
Du coup les gamins sont au taquet car ils savent toujours où on va et ils ont le droit de changer le déroulement du cours suivant la question à laquelle ils veulent répondre en premier... ça les motive.
Ensuite, comme je leur donne assez vite un modèle fiable pour les circuits, ils s'appuient dessus et ça les aide bien. Mon but cette année est qu'à la fin de l'année après la lumière, à la question piège "quelle lampe s'allume ?" dans un circuit en série avec un interrupteur ouvert entre deux lampes, personne ne se fasse avoir... c'est pas gagné
Les autres années, en début de 4e, j'ai entre 100% et 80 % de réponse fausse à cause de l'analogie séquentielle induite par un sens du courant amené trop tôt à mon avis...Désolé d'être long, je suis dans le bus et j'ai le temps
:)Emeline a écrit:J'attends qu'ils me disent que le courant a un sens. Et pour les plus avancés, qu'ils trouvent quel est ce sens.
Merci de me donner votre avis...
Là, il y a un soucis si tu ne donnes pas d'autres infos. Personne n'est capable de connaitre le sens du courant puisque c'est une convention ! Les élèves ne peuvent donc pas "trouver ce sens" tous seuls !
A moins que tu ais un document sur le fonctionnement de la diode par exemple ? à partir de là, ils peuvent remonter au sens conventionnel en mettant une diode en série dans un circuit avec une lampe par exemple...