de Aranel53 » 15 Fév 2013, 21:17
Cette histoire de dégagement gazeux m'avait bien posé problème l'année dernière : j'avais laissé mes douze tubes sur ma table et je n'avais pas eu le temps de les nettoyer le soir même. Le lendemain matin, les bulles avaient carrément fait flotter la moitié du dépôt noir au fond dans les douze tubes...
Il m'avait semblé remarquer quelques bulles quand les élèves faisaient la manip mais je n'avais jamais cherché plus loin.
Puis en discutant avec une collègue sur l'origine de ce gaz, on a bouché un des tubes, on l'a secoué pour décrocher les bulles du dépôt et en approchant une allumette on a eu le "pioup" caractéristique du dihydrogène. Maintenant pourquoi du dihydrogène se dégagerait en mélangeant du zinc métallique et du sulfate de cuivre ? Et en fait, on a une surprise en mesurant le pH d'une solution de sulfate de cuivre (surtout aux concentrations que l'on utilise pour cette manip !). Les complexes aqueux des métaux de transitions sont souvent des acides forts. Et donc c'est cette acidité qui attaque le zinc restant et dégage du dihydrogène. On a testé quand le zinc est en défaut, le dégagement nocturne ne se produit pas.
D'ailleurs, c'est pour ça que la bouillie bordelaise n'est pas du sulfate de cuivre pur, il y a de la chaux avec pour neutraliser l'acidité du sulfate de cuivre et ne pas attaquer les feuilles de plantes sur lesquelles elle est appliquée.
« Comme le feu de la pierre ne sort, Sans la frapper du fer par violence : Semblablement sans faire grand effort, La Vérité ne sort en évidence. »
Guillaume De La Perrière 1553.