Quels sont les enseignants qui vont s’impliquer ...

[Gayrard]

Quels sont les enseignants qui vont s’impliquer dans cette partie d’enseignement tronc commun en classe de première ?

Je me permets de citer ici un paragraphe entier du Café pédagogique écrit par Julien Cabioch.
http://www.cafepedagogique.net/lexpress ... 41091.aspx

Des notions de physique, de chimie, de biologie et de mathématiques s’emmêlent dans ce programme interdisciplinaire. Les enseignants de SVT seront mobilisés pour enseigner à tous les élèves de 1ère la structure cristalline des roches, l’unité cellulaire du vivant et la structure de la membrane plasmique. Dans la partie consacrée au soleil, la photosynthèse permettra aux élèves de représenter « sur un schéma les différents échanges d’énergie au niveau d’une feuille ». On retrouve la planétologie disparue en seconde avec une partie sur la Lune. Globalement, la part parait plus belle en physique-chimie. Quels sont les enseignants qui vont s’impliquer dans cette partie d’enseignement ? Pour quel volume horaire par discipline ? Ce programme appelle de nouveaux arbitrages.

En contactant et écoutant autour de mon établissement, j'ai entendu diverses répartitions: moitié moitié SVT PC; 1/4 SVT 1/4 Math et 1/2 PC, ...



Qu'en est-t-il dans vos propres établissements ?

[steph59400]

L'idée abordée hier (réunion d'équipe avec des IPR) était de ne pas segmenter l'enseignement scientifique, mais de tenter une approche transdisciplinaire.
L'idée dans un soucis de clarté horaire pour les C.E. : un prof (M/PC/SVT) fait l'année avec un groupe classe.
Par contre, il faut impulser un travail concerté entre les profs scientifiques voulant entrer dans cette enseignement, afin que chacun apporte sa pierre à l'édifice et des activités variées : la transdisciplinarité s'impose.
En clair, le prof qui suit les élèves fait "des maths, des SVT et de la physique et de la chimie".

Je sais, ça va polémiquer direct... mais ça me parait mieux qu'une segmentation genre 30 min de math, 45 min de PC, 45 de SVT.
Et après tout, on risque quoi de s'ouvrir, d'aller piocher ailleurs... on est dans un enseignement dont l'objectif vise à donner une culture scientifique à tous, non à former des spécialistes. Je dois reconnaitre que le discours m'a plutôt séduit.

[mistinguette]

Tiens EIST le retour ?..

[taumataroa]

Demander à des profs de maths de faire de la transdiplinarité, LOL. On peut toujours les attendre, ils ne veut d'enseigner que leur discipline. A titre personnel, je ne me sens pas capable d'enseigner la moindre chose du vivant ( parcours Bac E). De plus laisser croire aux élèves et à leur parents, que n'importe qui peut enseigner n'importe quoi, çà pouvait passer au collège, encore en EDE, mais en 1ère et Terminale lycée c'est vraiment limite.

Dans notre équipe à la vue du programme, nous étions partis sur 2/3 physique et 1/3 SVT, mais nous allons nous diriger vers une réparation à 50/50 pour ne pas nous mettre à dos la SVT.

[genest]

En relisant le programme, je ne vois pas pour quels points un prof de math est indispensable. Tous les points faisant intervenir des notions de math sont des notions que l'on applique nous en physique: calculer le méridien, estimer un temps de décroissance, calculer les fractions des gammes de musique (programme de spé) etc. C'est comme si on avait fait 1/3 de math dans les programmes de 2002 de Ts au prétexte qu'on avait des équas diff à résoudre ou des intégrales à calculer.
Dans mon lycée, le proviseur partait sur 50/50 avec SVT en faisant 2h par quinzaine pour chaque matière comme on faisait avec les 1L/ES.

[S.F]

Discussion à bâtons rompus avec les collègues de svt.... On ne voit pas bien où les maths interviennent vraiment... On était partis sur transdisciplinaire, mais une classe, deux profs, même créneau horaire .... soit comme en L/ES, une semaine sur deux, soit en cointervention (quitte à ne pas scinder la classe, comme c'est le cas aujourd'hui, 4 classes, 6 groupes de L/ES)

[steph59400]

Voilà, on est dans ce qui est finalement plutôt recherché... L'opposition des disciplines.
Et dans mon lycée, c'est aussi la lecture qui est faite par les equipes de svt et de physique (dont je suis, mais enseignant aussi 5h par semaine en info, je suis davantage preoccupé par cette nouvelle spécialité).
Les tensions vont s'amplifier, c'est evident. Après, les arguments que je lis sont parfaitement recevables.

[znamrv]

Par contre, il faut impulser un travail concerté entre les profs scientifiques voulant entrer dans cette enseignement, afin que chacun apporte sa pierre à l'édifice et des activités variées : la transdisciplinarité s'impose.
En clair, le prof qui suit les élèves fait "des maths, des SVT et de la physique et de la chimie".

Je sais, ça va polémiquer direct... mais ça me parait mieux qu'une segmentation genre 30 min de math, 45 min de PC, 45 de SVT.
Et après tout, on risque quoi de s'ouvrir, d'aller piocher ailleurs... on est dans un enseignement dont l'objectif vise à donner une culture scientifique à tous, non à former des spécialistes. Je dois reconnaître que le discours m'a plutôt séduit.

Polémique direct :
- Je ne suis pas contre l'ouverture, mais il faut qu'elle soit basée sur le volontariat des enseignants (défi : trouver 3 profs ouverts et qui s'entendent bien dans 3 matières différentes), en aucun cas imposée.
- Le "travail concerté" ne peut pas être GRATUIT. Se former les uns les autres, c'est bien beau, mais ça nécessite du temps, j'aurais tendance à dire au minimum 1 à 2 h de décharge par semaine pour chaque prof.
- Pour ma part, je me suis retrouvé en tant que TZR à enseigner la SVT en 5ème (remplacement d'une collègue SPC SVT partie en retraite) et bien que j'ai abordé une thématique connue (car traitée dans feu les IDD avec un collègue de SVT), je n'étais pas du tout à l'aise du fait de mon manque de recul, de connaissances, de culture sur les thèmes enseignés (devant des 5ème... devant des terminales je n'ose même pas imaginer).
- Pour info je rappelle que nous sommes déjà bidisciplinaires physique et chimie. Ce qui pose déjà des problèmes (voir les collègues de physique appliquée contraints à se mettre à la chimie alors qu'il n'ont aucune affinité pour).

Rien n'empêche de faire un trimestre maths, un trimestre SPC, un SVT ( à part un bordel dingue dans les EdT, mais on n'est plus à ça près...)

Bref, même si je trouve le programme pas trop mal, avant de balancer un truc pareil, on réfléchit aussi à sa mise en œuvre concrète.

[physicus]

en lisant attentivement le projet de programme d'enseignement scientifique, j'ai eu l'impression qu'il était possible de faire le découpage suivant
8 semaines PC
8 semaines SVT
4 semaines Math
6 semaines projet numérique ( avec une évaluation à faire ensuite)
Au quelles semaines, il faut encore ajouter un ou deux devoirs communs qui sont nécessaires pour l'obtention du nouveau baccalauréat.

On arrive à la trentaine de semaines d'une année scolaire "normale", c'est à dire qui se fait miter par des devoirs communs (épreuves obligatoires pour le nouveau bac) , des sorties scolaires, des jours de congés qui tombent sur les heures d'enseignement scientifique, les conseils de classes, etc. ...

Donc avec un service de 2h/an pour un prof de PC, on peut encadrer 3 groupes (de 20 élèves ? taille maxi d'un "effectif réduit" ? ou carrément une classe de 35).

[steph59400]

Allez, on va faire comme en M.P.S... Chez nous, ça marche tellement qu'on n'a plus que 2 groupes de 20 pour 300 élèves en seconde (les deux ou trois premières années, on était à 6 ou 7 groupes de 24).
Vue la motivation de certains pour, en effet, travailler en "équipe multidisciplinaire", ça parait déjà compliqué, voire torpillé d'entrée de jeu.

- Physicus, je ne crois pas que cet enseignement soit dédoublé du tout. Il n'est pas question de faire des TP, et le volume horaire possible de dédoublement va être débattu bec et ongles par toutes les équipes disciplinaires, de façon surement un peu fratricide, et les chefs donneront leurs arbitrages.

J'ose croire qu'on privilégiera le dédoublement en spécialités physique / SVT, c'est une priorité absolue, car 35 en TP, ce n'est pas jouable, mais il n'y a plus de texte : on entre dans un cadre ou les chefs ont une autonomie plus grande, et c'est aux équipes de montrer l'intérêt de dédoubler une partie de l'enseignement. Si l'élève doit avoir 4H en première, le chef fera t'il 3H cours à 35, 1H TP/groupe... ou 2H cours, 2H TP/groupe...ou 2h30 / 1h30 de TP.... ce sera variable d'un établissement à un autre, en fonction du signal qu'on veut envoyer au public d'élèves.

- znamrv, je te rejoins sur l'idée qu'il faut que ce soit choisi, et non subi. J'ai aussi été en position de triple enseignement de matières en position de T.A., à mes débuts. J'ai enseigné les maths en L.P., et j'en garde un souvenir plutôt positif, j'ai beaucoup appris durant ces trois années, par l'apport des méthodes de mes collègues PLP bi-matières (qui voulaient à tout pris ne faire que des maths, moins chronophage que la physique-chimie en L.P. sans préparateur(rice)).

Enfin, je pense aux futurs bataillons de jeunes se dirigeant vers le métier du professorat des écoles, et qui auront arrêté les maths... en seconde.