Merci pour le rapport, je vais essayer d'éplucher ça un de ces quatre.
Je remarque que ce que j'aimerais faire est cité ici :
Lors de la première année d’expérimentation, une équipe de professeurs a souhaité se saisir des objectifs de l’EIST sans toutefois accepter le professeur unique. Partant d’une concertation très poussée, ils ont construit des progressions cohérentes et, de temps à autre, ils se présentaient ensemble devant les élèves pour rendre encore plus évidente cette cohérence. C’est une modalité alternative tout à fait intéressante.
Mais pour ça, comme mentionné, il faut pas mal de concertation, avec des programmes qui le permettent.
Les positions syndicales ou celles des associations de spécialistes ont souvent été hostiles, au moins la première année. Les discussions avec les responsables de ces organisations font souvent penser que l’opposition s’adresse plus à ce que pourrait cacher l’EIST qu’à l’EIST elle-même. En particulier la crainte d’une demande de polyvalence accrue des professeurs cristallise les mécontentements. La peur d’une généralisation « en force » est aussi marquée. Ces positions collectives ont parfois été si fortement exprimées que des équipes d’établissements ont dû renoncer à
expérimenter[...]
Le vrai problème est là, il devient tellement courant de détourner et de récupérer les expérimentation en tordant leur philosophie que ça ne m'étonne pas.
Concernant la polyvalence des enseignants, c'est un peu ambigu, quand je lis ça :
La question des connaissances se pose en réalité de deux façons. Les connaissances (concepts, notions) spécifiques d’une discipline sont, en 6ème ou 5ème, très modestes. Leur compréhension, leur explication même, ne pose pas de problème à une personne cultivée. Il n’y a pas, de ce point de vue, de réelle difficulté. En revanche, lorsqu’un professeur sort de son strict domaine de compétences, il manque de la culture générale de la discipline, de son esprit global. Certains professeurs expriment cela d’une manière imagée : ils « manquent d’anecdotes », c’est-à-dire de ce qui, à côté du strict contenu à transmettre, donne à un enseignement du relief et du vivant. C’est une réelle difficulté qui n’est jamais parfaitement résolue.
Je ne suis pas d'accord, des phénomènes conceptuellement très complexes sont abordés en 6e et 5e, il suffit de demander à un collègue de SVT d'expliquer la différence entre la tension d'une pile et le courant électrique... Ou si je devais expliquer clairement ce qu'est une cellule et pourquoi il existe des organismes unicellulaires ou d'autres pluricellulaires, je serais bien embêté. Donc à mon avis la question du recul est pertinente mais celle des savoirs initiaux est réelle.
C'est là où on se rend compte de la malhonnêteté du gouvernement actuel, voilà la conclusion du rapport :
Pour autant, ce dispositif pédagogique n’a pas vocation à évoluer vers une pratique généralisée. Il s’agit plutôt de le faire connaître, d’en favoriser la diffusion dans le respect du volontariat des équipes et d’assurer la pérennité de son accompagnement. L’objectif de pérennisation et d’extension impose à l’institution éducative de relever plusieurs défis structuraux et fonctionnels afin de permettre la persistance d’équipes de professeurs motivés et de mettre au point les outils d’accompagnement, de pilotage et de formation à la hauteur des enjeux.
Bref, on est d'accord, pourquoi pas, avec des moyens, de la concertation, de la formation, et sur la base du volontariat...