Mise en place de la réforme....

[sallec4]

C'est marrant, aucun d'entre vous n'est enthousiaste pour cette nouvelle réforme, et beaucoup d'entre vous ne préparent pas tous les niveaux.

Mme la ministre, venez lire, et prenez les noms ! Y font pas tous leur boulot comme on leur a demandé !

Elle au moins est enthousiaste ! Du coup, moi elle m'a convaincu !

Non je déconne, je ne peux plus la voir... quand je la vois à la télé, je zappe.

[dl80]

Je n'arrive pas à comprendre les bons côtés de la réforme : celui où nous pourrions nous faire plaisir ( en faisant tout et n'importe quoi suivant nos envies ), celui où nous serions libres ( pour les EPI, l'AP ... notre dépendance vis-à-vis des collègues de notre discipline et ceux des autres matières est pesante - et pourtant je ne suis pas une solitaire - )...
Je pense que le flou n'aide ni les élèves, ni nous : il crée des inégalités qui sont contraires à l'idée que je me faisais de l'éducation nationale.
Pour la 1e fois, en plus de 20 ans de carrière, je n'arrive plus à préparer mes cours de façon sereine ( toujours à me demander si ces nouveautés vont passer ou pas auprès des élèves, si ce que je propose correspond à ce que l'idée que se fait l'IPR ... sans grand espoir puisqu'elle a de "grandes" idées bien utopiques à mon avis ), ni à les préparer d'avance ( je suis toujours à la bourre, alors que j'ai travaillé tout l'été pour ingurgiter un max d'infos sur les nouveautés, en méthodes et en notions ). D'ailleurs je pense de plus en plus sérieusement à quitter le métier puisque je n'ai plus aucun plaisir à enseigner dans ces conditions.

[Spilou]

...D'ailleurs je pense de plus en plus sérieusement à quitter le métier puisque je n'ai plus aucun plaisir à enseigner dans ces conditions.

Je partage ton enthousiasme ! A Reims, certains ont franchi le cap (un cas connu et avéré de ma part). Reste, que ce n'est pas simple quand on a femme et enfants. Je me vois mal leur demander d'aller vivre sous les ponts, le temps que papa trouve une idée de reconversion à 45 ans passé.

Blague à part, les nouvelles notions à aborder, je vois de quoi tu parles, mais les "méthodes"? Il me semble que rien ne nous est imposé (à part la participation aux EPI et AP). Et puis les "grandes idées" de l'IPR, ne sont que cela. Le texte de référence et de "cadrage" de la réforme, c'est le BO; pour le reste, on a le droit de ne pas être en phase avec les Idées de l'IPR, le lui dire et se justifier.
C'est sûrement un mauvais moment à passer si tu tombes sur une tête de con (si, si, il en existe de gratinées dans cette fonction, comme chez les profs d'ailleurs ), eux aussi passent et il seront d'ailleurs capables dans quelques années de soutenir des idées opposées à celles qu'ils défendent aujourd'hui! Certains ont plusieurs vestes et savent les retourner selon la météo politique.
Ils ne peuvent pas t'imposer une méthode de travail plutôt qu'une autre, seulement te faire des suggestions, du moment que tu obtiens l'adhésion de tes élèves et que les notions sont correctement transmises, dans le cadre du "programme" et de la réforme.

Avant, il y avait un texte réglementaire, le BO, et c'était à peu près tout. Maintenant, il faudrait compter avec de l'implicite! C'est pratique, c'est ce qu'ils appellent "l'esprit" de la réforme.
Bon, moi, les esprits, je n'y crois pas tant que je n'ai pas la preuve scientifique qu'ils existent!

D'ailleurs, je pense que la plupart des IPR sont malgré tout consternés par la situation. Et, même si ils sont tenus de faire bonne figure, ils sont désemparés et essayent de trouver des points positifs là où c'est possible. Je pense qu'en règle générale, on peut davantage compter sur leur soutien et leur compréhension. J'espère ne pas me tromper

[dl80]

Mari, enfants, pas tout à fait 45 ans ( mais presque ) et pourtant ! Depuis qu'il est question de cette réforme, je peux vraiment être pénible chez moi ( alors que ma famille est adorable ! ). Donc quitter le métier serait peut-être un bon moyen de redevenir sereine. Mais une reconversion n'est pas si simple, c'est vrai.
Pour le changement de méthodes : j'avais une façon plutôt traditionnelle d'enseigner ( de la leçon, des études de doc, des expériences, des TP, des contrôles de leçons et d'exercices ). Maintenant il faut expliciter les compétences travaillées ( c'est ce que veut notre IPR ! ), différencier ( je le faisais mais de façon informelle, à l'instinct pendant la séance et pas en préparant des fiches de différents niveaux d'exercices ou des "coups de pouce" et autres indices ), contextualiser ( je le faisais aussi mais plus souvent oralement qu'à l'écrit, là l'IPR veut que ça apparaisse dans le cahier )...
Et ces fameux EPI et autres projets qui sont censés donner du sens ! Travailler sur des sujets que je n'apprécie pas, auxquels je ne connais pas grand chose, bref enseigner quelque chose qui ne me correspond pas. J'y suis pourtant bien obligée puisque l'équipe l'a décidé. On y ajoute travailler avec des collègues qui ont, finalement, tous une idée différente de ce qu'on doit faire ( ou pas ) et veulent, parfois, imposer leur vision. ( J'y ai eu droit la semaine dernière : Non, tu ne dois pas faire comme ça, tu dois avoir fait ça à telle date... J'ai résisté en parlant de liberté pédagogique mais ça va être difficile de ne pas se fâcher avec les collègues ).
Je n'ai jamais craint une inspection et j'ai toujours justifié mes choix et j'ai ( souvent ) l'adhésion de mes élèves. Mes inspections se passent bien plutôt bien. Mais je ne suis pas convaincue que l'IPR comprendra mon point de vue cette fois-ci.
Vu le peu de formations utiles qu'on a eu, je trouve aussi lamentable qu'on nous force à changer les 4 années d'un seul coup. Heureusement que je n'ai pas de 6e, car, là encore, quand vous avez plusieurs collègues très enthousiastes sur leur projet "sciences", comment leur dire que vous trouvez ça peu intéressant ( non seulement ça pourrait les vexer, mais, en plus, je ne suis pas du genre à imposer mes idées de projets ).
Mon plus gros problème s'est d'appliquer une réforme qui, d'après moi ( et les résultats de ce qui s'est fait au Québec ), sera catastrophique pour mes élèves. Changer OUI, changer et faire n'importe quoi NON, donc pourquoi participer à cette mascarade ? Parce-qu'on est fonctionnaire ! En plus, mon IPR a l'air en phase avec cette réforme.

Mes collègues me conseillent de ne pas prendre tout ça à coeur mais je ne sais pas faire... mais la réforme va m'y aider !!!

[bipbip]

Salut

Pour la 1e fois, en plus de 20 ans de carrière, je n'arrive plus à préparer mes cours de façon sereine ( toujours à me demander si ces nouveautés vont passer ou pas auprès des élèves, si ce que je propose correspond à ce que l'idée que se fait l'IPR ...

Concernant les élèves, c'est important que le courant passe, c'est leur réussite qui nous motive tous les jours...

Concernant l'IPR, c'est le dernier de mes soucis... A venir tous les 5 ans (dans le meilleur des cas) et à remettre en cause ton boulot quotidien, la critique est facile.

bipbip

[Donatello]

Je viens de tout lire.

Et j'ai 10 ans de plus que certain-e d'entre vous .

A cet âge-là, quelques certitudes.

L'IPR ne peut agir (indirectement) QUE sur les euros qui entrent dans nos poches. Le jour où j'ai compris cela (assez jeune) j'ai alors décidé qu'après tout, bon bah l'ancienneté, c'était finalement quand même un avancement, et que le prix payé (pas à payer, payé, quand tu vois l'écart entre ancienneté et les deux autres ) était quand même correct, bien qu'élevé, par rapport à l'allègement psychique vis à vis de lui-elle.

L'IPR est devenu strictement inaudible et illisible et je ne me suis plus jamais bouffé le foie.

Et même invisible: je fais le clown lors de l'inspection comme pendant les autres cours, je ne dis rien pendant l'entretien (je me borne à prendre des notes) et je réponds toujours à son rapport par un courrier très argumenté dans lequel (pour le dernier) je l'ai explicitement traité de menteur par omission, d'incompétent pédagogique et d'à côté de ses pompes quant aux attentes réelles des élèves, de leurs parents et du CdE.

IPR: check .

Pour le reste, l'un d'entre nous a ici bien résumé les sources de mon inspiration: dans la joie et la bonne humeur des élèves et de leur professeur-e et des élèves et dans la plus grande liberté vis à vis du programme tant que je ne suis pas dans l'année de l'examen.

Je suis professeur en lycée DONC je ne fais dans le programme de seconde QUE ce qui servira au bac' S, ES ou L ET ce qui pourra amuser les autres élèves qui n'iront pas en S, ES ou L. Je ne fais rien de ce qui ne sert pas au bac' S, ES ou L ou qui n'est pas fun.

Et même chose en 1S (alors exclusivement pour le bac' S).

Et ce sera toujours comme çà.

L'IPR m'est inaudible, illisible, invisible, EXACTEMENT le contraire de mes élèves.

Et j'ai choisi depuis longtemps pour qui je travaille.

Et je vous l'écris car je sais que la réforme du lycée qui suivra celle du collège est déjà dans les mauvais tuyaux (oui, pas dans le tuyau des ch...tes ): je suis solidaire (et solide ).

Courage!!!

[Donatello]

D'ailleurs, je pense que la plupart des IPR sont malgré tout consternés par la situation. Et, même si ils sont tenus de faire bonne figure, ils sont désemparés et essayent de trouver des points positifs là où c'est possible

Les pauv''' ''tit-e-s choupinets et choupinettes

Je pense qu'en règle générale, on peut davantage compter sur leur soutien et leur compréhension.

Je ne le pense pas du tout

[Mes-Lou]

Est ce que certains vieux profs comme moi se souviennent de l'époque où on était supposé décorer les différentes questions des exercices (de lycée) par des types de compétences classés par lettres A B C D ? On était censé construire des ex en respectant les "bons" pourcentages de chaque compétence, et commenter, analyser le tout avec les élèves....
Au cours d'une réunion "pédagogique" avec inspecteurs, j'avais dit a l'époque que je ne perdrai jamais mon temps avec toutes ces fadaises, que le but de tout ça était d'enfumer tout le monde en contournant les problèmes d'enseignement. Pour progresser et aimer la physique et la chimie, il faut faire....de la physique et de la chimie !
Expérimenter, analyser, réfléchir, découvrir... faire des trucs - de physique et de chimie-qui plaisent. Et tout le reste est de la perte de temps...perdu pour le l'enseignement.
Des trucs de nazes qui ne savent pas enseigner, qui ne sauront jamais, qui en ont peur, je pense, pour la plupart, mais qui se permettent de gâcher la vie de tout le monde, profs et élèves.
Bref, à l'époque, tout le monde m'avait regardé d'un sale oeil...finalement ces A B C D sont tombés en désuétude puis ont disparu ( je n'ai pas la prétention de penser que c'était grâce à ma modeste intervention).
Et maintenant on remet le couvert " puissance " 10
D'autres nazes ont pris le relais de ceux de l'époque, et n'ont évidement rien appris de l'histoire de leurs ainés, bien au contraire ; reprenons ce qui ne marche pas et continuons gaiement. C'est un peu la même chose pour les incertitudes en TS ...On en mange, ça emmerde tout le monde, on oublie, ça sort des programmes...Et hop quelques années après, ça revient, et on recommence le cycle...La connerie cyclique!!!!
Bref, comme j'ai lu avec grand plaisir un peu plus haut, n'ayons pas peur de faire la physique qu'on aime avec les élèves, c'est le principal.
Il faut garder le moral et notre bonne humeur et pas se miner à cause des saboteurs pathologiquement incompétents.
Bien sûr, dans les classes à examens il faut respecter le programme et "l'état d'esprit du programme"....mais relax...Les modifications de barème systématiques sont là pour assurer des bonnes notes à tout le monde..