Anecdotes

Pour raconter anecdotes, perles, situations insolites ou amusantes vécues en classe.

Anecdotes

Messagede cavizo » 10 Déc 2013, 22:09

Devoir de 3ème sur les métaux:

Question: proposer une méthode pour séparer l'acier de l'aluminium.

Réponse: " on peut séparer l'acier et l'aluminium par sa consistance et par la délicatesse"


Devoir de 5ème, une légende à compléter sur un schéma de distillation, l'élève m'indique au lieu de distillat ou eau pure: "Eau bénite"



dernièrement un schéma à compléter en devoir avec différentes couleurs: un bruit de fond de crayon 4 couleurs (pour ne pas citer de marque) fois 32 élèves..... , j'aurais du l'enregistrer.....


anecdotes toujours drôles qui font du bien en cette période de bulletins et de réunions


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Re: Anecdotes

Messagede bipbip » 10 Déc 2013, 22:26

Salut

"Eau bénite"


Enseignes-tu dans un établissement privé par hasard ??? ;)

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Re: Anecdotes

Messagede maximusaurum » 01 Jan 2014, 00:39

Démarche d'investigation en 5ème sur la détermination de la masse d'un litre d'eau.
Les élèves ont une bouteille d'eau remplie, une éprouvette graduée(100mL) et une balance (max 400g)

99% d'entre des élèves mesurent la masse de 100mL d'eau et par déduction trouvent la masse d'un litre ou font 10 fois la mesure avec l'éprouvette.

Sauf une élève qui ne comprend pas. Au bout de 20 min je lui donne la réponse, elle finit par s'énerver en disant
"VOUS RENDEZ VOUS COMPTE DE CE QUE VOUS ME DEMANDER DE FAIRE? VOUS ME DEMANDEZ DE FAIRE UNE MULTIPLICATION PAR 10. CELA VA BIEN AU DELÀ DE CE QUE JE SUIS CAPABLE DE FAIRE"

ERRARE HUMANUM EST.
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Re: Anecdotes

Messagede Donatello » 26 Sep 2015, 12:44

- Mickaël s’est levé et a hurlé à ses camarades qu’il les enc(...)lait tous. Puis, il s’est à nouveau assis et a fini d’écouter le cours, comme si de rien n’était.

Cette classe de 1ère d’adaptation en Science et Technologie Industrielles (STI), spécialité Génie Electrotechnique (GE), était composée de trente-six élèves dont trente-six garçons. Dans cet en(…)lage de tous, aucune fille n’avait été oubliée par la grammaire.

- Comme convenu, avant de faire un rapport, je voulais te parler. Mais, a priori, il n’y a pas de problème : le cours a continué sans problème ; ils ont tellement l’habitude.

J’étais le prof’ principal de cette classe et c’était leur prof’ d’anglais qui me parlait. Plus de quinze ans après, je n’ai aucun souvenir de ce dont nous avions ensuite convenu de faire après cette intervention de Mickaël. Sans aucun doute, comme d’habitude, nous n’avions alors rédigé aucun rapport ni fait remonter à l’administration aucune information sur cette très courte scène et j’avais sans doute parlé calmement à Mickaël, et il avait sans doute, comme d’habitude, envisagé sérieusement de ne pas recommencer.

En cette année de terminale, un an après la proposition faite à ses camarades de tous les enc(...)ler, Mickaël et son binôme et Lionel et son propre binôme foudroient régulièrement tous les textes de Travaux Pratiques (TP) sur les moteurs électriques : ils travaillent tous les quatre vite et bien. Ce jour-là, j’applique les consignes du Ministère : faire une séance de cours et de travaux pratiques en même temps (TP-cours, en jargon Éduc’ Nat’), en allant un peu au-delà, car c’est Lionel qui va finir le cours et qui motivera ses camarades à imaginer des travaux pratiques.

Après avoir introduit la force de Laplace aux trois doigts, j’envoie effectivement Lionel au tableau faire le cours sur le moteur « série » alimenté en courant continu, cours qu’il termine d’une manière imprévue en disant qu’on peut détourner un moteur à excitation indépendante (moteur « parallèle ») en moteur « série » à alimenter en courant alternatif en ne faisant qu’une petite modification au câblage, modification qu’il dessine alors.

A peine le cours de Lionel est-il fini que Mickaël propose qu’on vérifie ce qui vient d’être démontré au tableau.
L’idée de Lionel ne fait pas partie des travaux pratiques que j’avais prévus.

- En théorie, ce qu’a dit Lionel est vrai ; dans la pratique, les modifications sont importantes.

J’invente : je n’en sais rien. Je freine l’élan ; c’est pitoyable et c’est trop tard. La séance va m’échapper.

- Non !

Mickaël relève la tête de leur livre de cours de physique appliquée. C’est vraiment trop tard.

- Non, monsieur, dans le livre, ils disent que c’est une petite modification : ça doit être celle du câblage que propose Lionel.

Gagner du temps : il est possible que cela finisse par sonner.

- Bon, d’accord : dessinez la plaque d’entrée du moteur « parallèle » puis dessinez correctement la manière dont vous envisagez de le câbler de manière à le détourner pour qu’il se comporte comme un moteur « série ».
En quelques minutes, c’est fait : tous les élèves sont concentrés, vifs, les échanges sont rapides, précis et constructifs et ils me font courir à ma perte : je ne domine pas très bien ces moteurs… Les dessins, justes, sont appliqués avec une efficacité insoupçonnable au câblage qui est réalisé, juste, et le moteur « parallèle » détourné en moteur « série » est enfin branché sur le rhéostat d’alimentation en courant alternatif.

Le silence s’est fait ; Lionel est tranquille et Mickaël est nerveux.

Je sacralise ma démarche en demandant à ce qu’un élève ait en permanence la main au-dessus du bouton d’arrêt d’urgence de l’alimentation électrique de la salle car j’en serai trop loin lors des essais. Je fais faire un test : je crie et l’élève appuie. C’est rapide et propre : rien à dire, et rien à faire, il faut que je fasse l’expérience.
Je réenclenche l’alimentation électrique de la salle.

Extérieurement, le rhéostat se présente comme un très gros bouton à tourner, d’une dizaine de centimètres de diamètre et entouré de graduations qui vont de 0 volt à 240 volts. Je commence à le tourner et je vais jusqu’à 40 volts. Il ne se passe strictement rien si ce n’est que l’un des appareils de mesure montre que le moteur détourné est bel et bien en train de consommer du courant électrique alternatif. Je repasse à 0 volt et je m’apprête à expliquer… Expliquer quoi ? Je ne sais pas ce qui se passe.

Mais j’ai failli parler ; Mickaël s’en est rendu compte et il a failli m’interrompre ; tout s’est passé en silence et je tourne à nouveau le rhéostat : à partir de 60 volt, un bruit de vibration se fait entendre, non pas dans le moteur mais derrière le rhéostat ; je continue : à 90 volts, aux bruit sourds de la vibration grave à 100Hz s’ajoutent les bruits aigus de morceaux de métaux qui se touchent, une multitude de petites sonnettes et je repasse à 0 volt.
Je sue et j’ai peur ; et je suis en échec.

- Monsieur, le cours de Lionel, il est faux ou il est juste ?

Je me tourne vers Mickaël.

- Monsieur, le cours de Lionel, il est faux ou il est juste ?
- Monsieur, le cours de Lionel, il est faux ou il est juste ?

Ca y est : je sais le ton de la voix que Mickaël avait lorsque l’année dernière, en première, il avait proposé à ses camarades de tous les enc(...)ler.

- Monsieur, le cours de Lionel, il est faux ou il est juste ?
- Il est juste, Mickaël.

Mes enfants diraient : « F(...)ck ! ».

Je tourne pour la troisième fois le rhéostat, résolument : le moteur à courant continu détourné et alimenté en courant alternatif commence à tourner à 135 volts, dans un extraordinaire bruit de ferraille venant de derrière le rhéostat et, au maximum, à 240 volts, il tourne, pas très vite, mais il tourne.

Nous prenons toutes les valeurs de l’intensité du courant électrique et de la vitesse de rotation pour toutes les valeurs de la tension électrique comprises entre 0 volt et 240 volts, par pas de 10 volts.

Nous traçons des courbes, nous calculons des valeurs de puissances et nous interprétons correctement toutes ces informations dans un rare silence d’élèves concentrés.

Un moteur électrique est essentiellement constitué d’un stator et d’un rotor et nous déterminons notamment que la fameuse « petite » modification énoncée dans le livre est qu’il faut un stator feuilleté, ce qui, dans la pratique, rend en fait impossible le détournement d’un moteur « parallèle » à alimenter en courant continu en moteur « série » à brancher sur le réseau pour l’alimenter en courant alternatif tant les pertes magnétiques par courants de Foucault sont importantes.

Ce n’est donc en aucun cas une « petite » modification a postériori: c’est une conception a priori différente.

- « Petite » modification ?
- « Petite » modification ?
- « Petite » modification ?
- « Petite » modification ?

Je n'ai pas remercié les auteurs de manuels scolaires ce jour-là!
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Re: Anecdotes

Messagede Aranel53 » 26 Sep 2015, 12:50

Merci d'avoir pris le temps de rédiger ça ! j'ai lu avec stress et attention !

Respect pour avoir réussi à laisser les élèves tester les choses comme ça, sans maitrise ni certitude, surtout à ce niveau !
« Comme le feu de la pierre ne sort, Sans la frapper du fer par violence : Semblablement sans faire grand effort, La Vérité ne sort en évidence. »
Guillaume De La Perrière 1553.
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Re: Anecdotes

Messagede Donatello » 26 Sep 2015, 15:12

C'est gentil ;) .

Elle était écrite depuis longtemps.

Pour ne pas rester sur cette (belle et avantageuse) impression de héros que je pourrais donner ou qu'au moins tu me prêtes (donner/prêter ouah, le keum comment il s'la joue littéraire :o ), j'ai une autre anecdote, écrite depuis assez longtemps.

Après, il ne m'en reste plus qu'une :) .

EMMA

Emma pleure et ne prend même plus le cours ; Pauline ne pourra pas le lui passer car elle non plus ne le prend plus : elle tente, en vain, de consoler Emma, un de ses bras autour des épaules d’Emma et l’autre sur la table.

Elles sont au deuxième rang, à ma droite, vers les fenêtres.

Dans ce cours de MPI utilisant des notions d’électricité, je me suis retrouvé à digresser sur la sécurité, sur les normes, sur les différentes habilitations qui ont pour objet unique de déterminer qui est pénalement coupable en cas d’accident électrique et sur les effets physiologiques de l’électricité sur le corps humain selon les valeurs de la tension électrique et de la fréquence de cette dernière auxquelles ce corps humain peut être soumis.

Je n’ai pas vu le début : je pérorais.

Je n’ai pas vu le visage d’Emma sans doute blanchir puis sans doute se glacer; je n’ai pas vu les premières larmes couler.

Mais maintenant, je vois.

Mes évocations théâtrales et forcément drôles (connard) des mouvements des corps électrisés ou électrocutés tiennent les élèves de la classe comme une nasse : elles et ils me regardent et parlent peu. Très peu d’entre elles et eux se sont rendu(e)s compte qu’Emma pleure.

Délicatesse du connard : je veux garder à Emma la possibilité de ne pas avoir à s’expliquer et, pour cela, il me faut ne pas interrompre le cours ni en changer l’objet. Je jette un coup d’œil à la montre ; la pause d’un quart d’heure n’est plus très éloignée. Je continue le cours sur la sécurité et sur les effets physiologiques de l’électricité sur le corps humain selon les valeurs de la tension électrique et de sa fréquence auxquelles ce corps humain peut être soumis.

Mais je théâtralise moins. Je sais déjà que je n’oublierai jamais ce cours et que je n’entendrai pas de sitôt des secondes s’égrainer comme cela, ces salopes, une par une mais vraiment une par une, et sans se presser, graine de temps par graine de temps, les salopes, se faisant la politesse pour ne pas se presser, ne pas s’écraser les unes sur les autres, salopes de secondes.

Et après la pause, j’aurais à continuer le cours avec elles et eux ; et Emma et Pauline, donc.

Ça sonne.

Emma pleure toujours et Pauline la tient toujours : on ne peut pas dire qu’elle la console ; elle semble seulement réussir à l’empêcher de s’effondrer.

La salle se vide ; je m’approche d’Emma et de Pauline et je dis à Emma : « Souhaitez-vous que je change complètement le sujet du cours à la rentrée de la pause ? ».

Je n’ai rien trouvé d’autre à dire : Pauline me regarde avec la conviction tranquille qu’un connard ne pouvait effectivement pas faire mieux que ça et que, finalement, le fait de ne pas avoir demandé à Emma ce qui se passait est une heureuse et inattendue attitude…

Emma répond : « Non, ça ira… ».

Je lui dis : « Non mais vraiment, ça m’est facile ! C’est la pause : je peux facilement reprendre autre chose… ».

Emma répond : « Non, ça ira… ».

Au retour de la pause Emma ne pleure plus.

Aujourd’hui, je ne me souviens absolument plus de la manière dont j’ai repris le cours.

Je n’en saurai jamais plus, ni par Pauline, ni par Emma que je croiserai dans les couloirs encore pendant les deux autres années qu’elle passera au lycée jusqu’à son baccalauréat qu’elle aura avec la mention très bien, Emma qui m’informera oralement le jour des résultats qu’elle m’attribue une partie de cette belle mention pour les services rendus lors des dernières séances de révisions qu’elle aura toutes suivies, ce que je contesterai avec la plus vive énergie, soulignant qu'une petite dizaine d'heures de révisions n'était rien par rapport aux cent quarante heures de cours suivies avec sa professeure.

C’est tout. Je sais que je ne saurai jamais.
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Re: Anecdotes

Messagede mistinguette » 26 Sep 2015, 15:35

Pour etre plus joyeux :
TP savon avec les 3èmes, 2 stagiaire IUFM dans la salle. La manipe s'emballe, le réfrigérant se transforme en canon et propulse le dit savon 1.5m plus haut au plafond. Forcément y a une différence entre un mince filet d'eau et pas d'eau du tout.....voilà voilà.
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Re: Anecdotes

Messagede jeanine62 » 26 Sep 2015, 16:43

Donatello, quelle belle plume. Un talent d'écrivain.
Je veux bien lire celle qui reste !!
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Re: Anecdotes

Messagede Donatello » 26 Sep 2015, 17:33

Aranel53 a écrit:Merci d'avoir pris le temps de rédiger ça ! j'ai lu avec stress et attention !
jeanine62 a écrit:Je veux bien lire celle qui reste !!

Ce n'est pas de la coquetterie: après, je n'en ai plus.

CORA

Mercredi

Je ne reconnais pas le regard de Cora.

Les regards des élèves ne sont pas très nombreux.

Regards des élèves

Intéressés,
Ailleurs,
Angoissés,
Songeurs,
Embarrassés,
Rieur…

A court de rimes,
Je rime court.


Le regard de Cora m’est inconnu.

Je constate que nous n’avons cours ni l’un ni l’autre ce prochain vendredi en début d’après-midi et je lui propose que nous nous parlions afin de mettre en œuvre une plus grande efficacité du travail qu’elle fournit tant ses résultats, dans cette année de terminale, ne sont pas suffisant pour envisager avec sérénité de passer les épreuves du baccalauréat.

Et puis je lui fais part de cette inquiétude qu’a tout(e) professeur(e) qui ne reconnait pas un regard d’élève.

« - Ah… Bon… D’accord monsieur, à vendredi. En quelle salle ?
- 112.
- A vendredi, monsieur. »

Vendredi

« - Mais c’est que je vous entends mal, monsieur : je suis partiellement sourde… »

Et ce vendredi, au bout de quelques minutes, après qu’elle m’a lâché cette information, Cora m’apprend qu’elle s’est dés-appareillée en 5ème parce qu’elle ne supportait plus le regard de ses camarades de classe.

Elle me racontera d'autres aspects de sa vie: l'accident de voiture non-mortel de son frère et le décès de son père lorsqu'elle était en troisième m'obligeront à détourner la tête pour qu'elle ne me voit pas pleurer même si elle comprendra que c'est ce que je fais, ce qui me poussera à m'excuser du fait que je ne peux pas toujours contrôler mes émotions...

Je lui dis que ce n’est pas possible, que des camarades de classe portent des lunettes, qu’elle est en terminale et qu’il faut faire quelque chose. Je connais le nom du responsable du gros cabinet de la région et son visage s’éclaire : c’est là qu’elle avait été ! Je lui enjoins de les appeler et de déclarer le caractère d’urgence de sa situation d’élève de terminale en difficultés scolaires parce qu’elle n’entend pas les cours… Les vacances de Noël s’éloignent : il faut qu’elle obtienne un rendez-vous afin qu’elle soit appareillée au plus vite.

Au fil des jours

Ne pas insister et ne pas demander où elle en est : cela m’est difficile mais, au fond, il faudra qu’elle conserve le souvenir de s’y être mise toute seule… Elle aura peut-être plus tard une espèce de curiosité à se demander pour quelle raison elle avait décidé toute seule de se faire à nouveau appareiller et l’impossibilité de trouver la réponse…

Je dois rester dans ses limbes.

Elle aura tellement besoin, plus tard, de penser qu’elle l’a fait absolument toute seule, pour que ce souvenir la pousse à affronter toute seule d’autres problèmes avec la certitude de réussir…

Retour des vacances de février

Cora occupe toujours cette place dans le premier quart du fond de la classe, vers la porte. La sonnerie retentit. Je lève la craie : j’ai perdu car je ne peux pas finir la phrase que j’ai commencée à écrire.

Sonnerie

Récré ?
Sacrée !


« - A demain : vous me dicterez le début de la phrase ! »

Les élèves parlent et partent vers un autre cours : je ne suis déjà presque plus rien. Quelques élèves atteignent la porte et Cora est encore en train de finir de ranger ses affaires dans son sac. Je plonge mon regard dans le mien.

« - Monsieur ! »

Je lève la tête. Cora sourit et de son index, elle me montre son oreille : je distingue, maintenant que je regarde attentivement, l’embout transparent d’un appareil auditif. Je souris avec un petit signe d’acquiescement de la tête. Elle prend son manteau et elle sort.

Juillet

Cora a eu son baccalauréat au rattrapage. Elle est revenue en septembre au lycée pour accompagner une de ses amies : elle m’a raconté par le menu son oral dans ma matière et m’a remerciée pour les conseils que je lui avais donnés. Je crois qu’elle m’a complètement oublié sur le front de ses oreilles.

J’ai réussi mon année avec Cora au-delà de mes espérances initiales.
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Re: Anecdotes

Messagede yoyo » 08 Oct 2015, 19:38

Premier TP de Chimie en seconde, certains découvrent la blouse et juste à la fin une élève tente un selfie.

Moi : "je te laisserais faire ça quand t'auras le prix Nobel de chimie"

Elle : "Y a plus de chances que j'ai celui de la chanson"

Euh même pas !
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