Annonces du ministre décembre 2023

[Galilée]

ça veut dire que les gamins auraient moins d'heures de cours ? Déjà qu'ils sont mauvais....
Si on ne veut plus d'enseignant recrutés en 5min, on pourrait imaginer qu'on bosse 24h au lieu de 18 et qu'on gagne 1/3 de salaire en plus.
Qu'en penses-tu ?

Je n'ai pas entendu cette rumeur. Mais si au plan national (pas de négociation avec le CDE ou concurrence entre matières dans les établissements), nous avions des demi-groupes en 4èmes et 3èmes avec 2h hebdo, je serais près à lâcher les 6èmes et 5èmes (même si j'adore enseigner dans ces deux niveaux). Avec l'espoir naïf d'avoir des élèves plus à l'aise en maths et français pour notre discipline.

18h c'est déjà suffisant surtout en collège et puisque celui qui veut faire plus d'heures peut déjà en faire via des HSA, je ne suis pas pour augmenter les horaires.
Pourquoi pas imaginer des HSA payées le double ou défiscalisées sans limite de plafonnement pour les plus motivés...
Et puis il faut penser à la pénibilité des fins de carrière.

Si on a plus d'heure en 4e 3e à la place de 6e 5e, ça ne résout pas le problème du recrutement en 5min.

[Kazoo]

bruit de couloir : "ils" seraient en train de travailler l'idée de ramener la SPC aux deux années 4ème et 3ème uniquement
avez vous des infos en ce sens ?

Mdr j'espère pas, mon bmp cette année c'est 60% de 6e... Et ça voudrait dire une refonte des programmes à bosser pdt l'été ??

[Jimmy]

ça, ça serait vraiment un mauvais coup.

Oui un très très mauvais coup mais ne l'oublions pas il y a un énorme problème de ressources humaines sur lequel nous n'avons aucune prise, et cela pas qu'en sciences physiques :
- Les concours n'attirent les plus étudiants, et les postes ne sont pas pourvus,
- Les démissions de titulaires s'accélèrent,
- Les viviers de TZR et de vacataires sont taris,
- Et nous sommes face au pied d'un mur de départ puisque 30% d'enseignants prendront leur retraire d'ici les 10 prochaines années.

Vouloir réduire la voilure des horaires me semble du bon sens pour ne pars dire du pragmatisme car nous n'avons plus le choix, à moins de continuer d'accepter d'avoir de plus en plus d'élèves sans enseignants (voir l'actualité) ou devant des personnes recrutés en 5 min...

Pour ma part je ne vois pas comment, il est possible de continuer sur le même schéma tant en terme de résultats que fonctionnement. Baisser la masse salariale de l'EN est de plus la condition sine qua non pour envisager de véritables augmentations (au moins +15%).

Donc imaginez,plus de phy et donc svt en 6 et 5,les collègues en poste vont où vu qu'aux alentours tout le monde baisse, donc pas de complément ? Un RCD à 100km ? On recycle, prof phy/svt/techno en prof de math de 6 et 5 ?

Entre un complément de service en maths dans le même établissement ou un RCD à 100 km, la question est vite répondue ! Malheureusement nos syndicats sont incapables de négocier pour les volontaires une rétribution pour cette bivalence (par exemple +500€ ou 2h de décharges me semblerait honnête).

Notre problème de masse salariale n'est pas du coté des enseignants : on est les champions des classes blindées.
Notre problème c'est les strates administratives inutiles : recteur, cabinet du recteur, DASEN, DSDEN ... Le tout avec des primes de Noël qui dépassent notre salaire annuel pour les chefs de chacun des organismes cités.
Augmenter les enseignants, les respecter d'un point de vue politique et journalistique, ça, ça aurait des conséquences concrètes sur l'attractivité du métier. Même Cédric Villani (que je n'apprécie pas spécialement, depuis son passage en tant que député), dit que les pays européens qui ont les meilleurs scores PISA sont ceux qui offrent le plus de respect aux professeurs.


En ce qui concerne la réforme elle même, franchement, je viens de refaire le programme de sixième, je serai vraiment pas de très bonne volonté si ils enlèvent la spc d'un claquement de doigt en sixième. Ca n'aurait d'ailleurs aucun sens, puisque effectivement notre matière est transdisciplinaire, mais le sens, en politique, importe peu.

[ppgaza]

Notre problème de masse salariale n'est pas du coté des enseignants : on est les champions des classes blindées.
Notre problème c'est les strates administratives inutiles : recteur, cabinet du recteur, DASEN, DSDEN ... Le tout avec des primes de Noël qui dépassent notre salaire annuel pour les chefs de chacun des organismes cités.

Pourtant si on regarde le ratio nb de prof / nb d'emploi ÉN, ce ratio à beaucoup augmenté ces dernières années. Je me demande si cette idée d'administration sur-staffé n'est pas un mythe.

En ce qui concerne la réforme elle même, franchement, je viens de refaire le programme de sixième, je serai vraiment pas de très bonne volonté si ils enlèvent la spc d'un claquement de doigt en sixième. Ca n'aurait d'ailleurs aucun sens, puisque effectivement notre matière est transdisciplinaire, mais le sens, en politique, importe peu.

Quitte à me faire lyncher , je dirai que je ne suis pas sûr de l'intérêt de la SPC en 6e et 5e. Ou du moins avec les programmes actuels. Je verrai bien une initiation à la démarche scientifique avec très peu de contenu sur cycle 3 + 5e (ou des contenus très libre). Aujourd'hui j'ai l'impression d'être un peu dans le catalogue du descriptif, sans pouvoir faire de quantitatif (à cause de leur niveau en math).
Et puis ça m'inquiète de voir mes élèves ne pas savoir faire la différence entre 2,3 et 2,03 en 5e ou 4e. Je me dit que ça leur sera plus important dans la vie que d'identifier un mélange hétérogène d'un mélange homogène...

[xavier29]

Et puis ça m'inquiète de voir mes élèves ne pas savoir faire la différence entre 2,3 et 2,03 en 5e ou 4e. Je me dit que ça leur sera plus important dans la vie que d'identifier un mélange hétérogène d'un mélange homogène...

Argument fallacieux car en physique-chimie tu peux très bien permettre aux élèves de faire la différence entre 2,3 et 2,03, dans des situations très concrètes (calcul de vitesse, mesure de masse, de volumes, etc).

[Jimmy]

Notre problème de masse salariale n'est pas du coté des enseignants : on est les champions des classes blindées.
Notre problème c'est les strates administratives inutiles : recteur, cabinet du recteur, DASEN, DSDEN ... Le tout avec des primes de Noël qui dépassent notre salaire annuel pour les chefs de chacun des organismes cités.

Pourtant si on regarde le ratio nb de prof / nb d'emploi ÉN, ce ratio à beaucoup augmenté ces dernières années. Je me demande si cette idée d'administration sur-staffé n'est pas un mythe.

En ce qui concerne la réforme elle même, franchement, je viens de refaire le programme de sixième, je serai vraiment pas de très bonne volonté si ils enlèvent la spc d'un claquement de doigt en sixième. Ca n'aurait d'ailleurs aucun sens, puisque effectivement notre matière est transdisciplinaire, mais le sens, en politique, importe peu.

Quitte à me faire lyncher , je dirai que je ne suis pas sûr de l'intérêt de la SPC en 6e et 5e. Ou du moins avec les programmes actuels. Je verrai bien une initiation à la démarche scientifique avec très peu de contenu sur cycle 3 + 5e (ou des contenus très libre). Aujourd'hui j'ai l'impression d'être un peu dans le catalogue du descriptif, sans pouvoir faire de quantitatif (à cause de leur niveau en math).
Et puis ça m'inquiète de voir mes élèves ne pas savoir faire la différence entre 2,3 et 2,03 en 5e ou 4e. Je me dit que ça leur sera plus important dans la vie que d'identifier un mélange hétérogène d'un mélange homogène...

Une source pour ton premier point ? Je ne parle pas des rectorats en eux mêmes, qui tournent avec des contractuels qui se barrent tous les ans, je parle des "hauts fonctionnaires" et assimilés, aussi bien au rectorat qu'au ministère. Ils sont nombreux dans le cabinet du ministre, plus les cabinets de conseils, les rapporteurs... Tout ça pour rien d'utile depuis un bon moment.

Pour le reste, je fais de la proportionnalité, de la numération (éprouvette), du calcul mentale (encore éprouvette), des conversions, les 4 opérations de bases et leurs sens.
Je suis presque jamais dans le descriptif ou très peu, souvent dans la démarche scientifique et la zététique ou l'histoire des sciences. Je pense que la majorité que je fais est essentielle, et je n'ai justement plus le temps de le faire en 4/3 ou le programme devient calculatoire et pénible, parce que justement, il manque de temps pour se poser les vrais questions.

Quand je trouve le temps, je vous dépose mes cours, ça fera une base de discussion

[ppgaza]

Une source pour ton premier point ? Je ne parle pas des rectorats en eux mêmes, qui tournent avec des contractuels qui se barrent tous les ans, je parle des "hauts fonctionnaires" et assimilés, aussi bien au rectorat qu'au ministère. Ils sont nombreux dans le cabinet du ministre, plus les cabinets de conseils, les rapporteurs... Tout ça pour rien d'utile depuis un bon moment.

Il y a peut être trop d'administratif, je n'en sais rien. En revanche je sais qu'ils sont une cible facile. C'est d'ailleurs marrant que tu me demandes une source pour contredire une chose que tu affirmes sans preuve... En voilà une quand même : https://www.insee.fr/fr/statistiques/33 ... tre-bloc-3. Depuis 1990 le nombre de prof a augmenté de 5%, le nombre d'administratif a diminué de 5%. Il m'avait semblé avoir vu des stats qui remontaient jusqu'au années 80 mais je ne retrouve pas.

Pour le reste, je fais de la proportionnalité, de la numération (éprouvette), du calcul mentale (encore éprouvette), des conversions, les 4 opérations de bases et leurs sens.

Argument fallacieux car en physique-chimie tu peux très bien permettre aux élèves de faire la différence entre 2,3 et 2,03, dans des situations très concrètes (calcul de vitesse, mesure de masse, de volumes, etc).

Je ne dis pas qu'on ne fait pas de math en faisant de la physique en 5e. Je suis d'accord avec vous la dessus. En revanche la question est de savoir si pour se faire une bonne représentation du nombre, les cours de maths sont plus efficace que les cours de physique.

[xavier29]

Une source pour ton premier point ? Je ne parle pas des rectorats en eux mêmes, qui tournent avec des contractuels qui se barrent tous les ans, je parle des "hauts fonctionnaires" et assimilés, aussi bien au rectorat qu'au ministère. Ils sont nombreux dans le cabinet du ministre, plus les cabinets de conseils, les rapporteurs... Tout ça pour rien d'utile depuis un bon moment.

Il y a peut être trop d'administratif, je n'en sais rien. En revanche je sais qu'ils sont une cible facile. C'est d'ailleurs marrant que tu me demandes une source pour contredire une chose que tu affirmes sans preuve... En voilà une quand même : https://www.insee.fr/fr/statistiques/33 ... tre-bloc-3. Depuis 1990 le nombre de prof a augmenté de 5%, le nombre d'administratif a diminué de 5%. Il m'avait semblé avoir vu des stats qui remontaient jusqu'au années 80 mais je ne retrouve pas.

Jimmy disait que les postes en back office dans l'EN étaient trop nombreux, même avec 5% de variation c'est peut-être toujours le cas. Je serais curieux de savoir combien de postes en administratif il y a par rapport au nombre d'enseignants et de personnel de vie scolaire.

Je ne dis pas qu'on ne fait pas de math en faisant de la physique en 5e. Je suis d'accord avec vous la dessus. En revanche la question est de savoir si pour se faire une bonne représentation du nombre, les cours de maths sont plus efficace que les cours de physique.

Effectivement, c'est la bonne question je pense. Mais difficile de répondre. Sans doute que les deux approches sont importantes et complémentaires.

[ppgaza]

Je serais curieux de savoir combien de postes en administratif il y a par rapport au nombre d'enseignants et de personnel de vie scolaire.

Effectivement c'est intéressant. J'y ai passé 15 min, ce n'est sans doute pas parfait mais voici un petit résumé :

source : https://www.education.gouv.fr/panorama- ... 023-379668

Effectif 2022-2023 du personnel non enseignant en milliers (p55) :
Personnel de direction : 13
Personnel d'inspection : 3
Encadrement supérieur : 1
Personnels d'éducation : 22
Personnels d'assistance éducative : 125
Personnels (admin sociaux et de santé) : 62

Notre problème c'est les strates administratives inutiles : recteur, cabinet du recteur, DASEN, DSDEN.

Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec Jimmy. L'encadrement supérieur c'est 1 000 personnes sur 1,2 millions. Certains sont sans doute bien payés mais dire qu'ils soient le problème de la masse salariale de l'ÉN me semble exagéré.

[Jimmy]

Tu as raison, ce n'est qu'une partie du problème.
Je pense que ta statistique exclus toute la partie cabinet ministériel et associé. Avec certes c'est de l'ordre de 1/1000, mais avec un salaire 10 fois supérieure à la moyenne du reste des fonctionnaires de l'EN, c'est déjà 1% du budget qui part pour une efficacité proche de 0.
Additionné à cela les corps d'inspection qui, à mon avis, ne serve pas à grand chose, voire sont nuisibles (lubies, contrôle fort sur le primaire...), on doit atteindre les 4-5%. Ce n'est toujours pas énorme, certes.

Il semblerait d'après l'INSEE, que nous avons des classes bien plus chargées que le reste de l'Europe dans le primaire et le collège, le contraire au lycée. Cela n'a pas de sens puisque tout ce jour au primaire...

Si on part à la recherche d'heures inutiles pour expliquer cette masse salariale importante, il faut aussi chercher du côté des IDD, TPE et autres idées qui demandent systématiquement de la confirmation. C'est un peu pareil pour les groupes, à force de faire des classes surchargées au collège, on dédouble : chez nous, math, français, svt, spc, techno ont des groupes. Ca pèse aussi sur la balance.


Quoi qu'il en soit, rien de tout cela n'explique notre faible rémunération et les problèmes qui en découlent : l'argent est là, nous sommes un des pays les plus riches du monde. Il est très mal reparti, et le gouvernement en trouve pour enlever des impôts pour les riches ou pour donner de l'argent via le CICE par exemple.