znamrv a écrit:Bon, et du coup on en reste là, sans rien dire, sans rien faire, à maltraiter nos élèves en leur imposant des cadences insoutenables ?
C'est marrant de s'autociter.
znamrv a écrit:pfff, je m'en vais rédiger une petite missive comme l'an dernier pour m'exclure de moi même du mouvement
Que voici, envoyé à l'inspection et la direction, sans réponse pour l'instant
Madame, Monsieur,
par le présent courrier je vous informe qu'il me sera impossible de terminer le programme de sciences-physiques pour le groupe T-PC VERT GR2 dont j'ai la responsabilité pour la semaine du 14/03 prochaine, date de l'examen.
J'ai fait il y a plusieurs mois déjà le choix d'aborder les notions de ce programme très ambitieux de manière approfondie, à un rythme soutenu mais supportable, en prenant le temps de reprendre des notions de première et en privilégiant la pratique expérimentale, tout en étant pleinement conscient que tous les chapitres ne seraient pas traités.
Ce choix tient compte du fait que cette génération n'a pas effectué l’intégralité des programmes de seconde et de première en raison de confinements et demi-jauge successifs, dus à une pandémie mondiale qui, j'en suis convaincu, ne vous aura pas échappé.
L'autre alternative, celle que je devrais, selon les textes, mettre en œuvre, consisterait à mener le programme à son terme, en instaurant un rythme effréné, ne permettant pas l'acquisition de connaissances et compétences solides et durables, sacrifiant les élèves les plus fragiles tout en générant stress et mal-être : fait dûment constaté lors du premier DS où, pour la première fois en 20 ans de carrière, j'ai eu plusieurs élèves en larmes lors d'une évaluation.
Mon choix a été guidé par le fait qu'il m'est impossible d'être un rouage de la mise en place d'une maltraitance institutionnalisée envers les élèves d'une part, et d'autre part qu'il paraît plus utile d'avoir des connaissances solides pour l'enseignement supérieur que de réaliser une préparation superficielle pour un examen qui n'en a plus que le nom. Je connais de plus l'imagination sans limite de l'administration pour obtenir un pourcentage de réussite à cet examen conforme à ses attentes.
Les quelques allègements de programme apportés pourraient presque être suffisants en période ordinaire, mais la période est-elle ordinaire ?
Cet état de fait est partagé par de très nombreux professeurs, qui résignés, n'en font même plus part à leur hiérarchie, car d'expérience ils savent qu'ils ne seront pas entendus.
Bien conscient que vous bénéficiez sans doute de la même non-écoute que la notre auprès de l'administration centrale, je vous prie de croire, Madame, à l’expression de mes sentiments dévoués au Service Public d’Education.