Bonjour,
Pour une démonstration de la rotondité de la Terre, je n'ai jamais été convaincu par l'histoire des vigies de navire voyant disparaître sur l'horizon les autres bateaux, ça dépend beaucoup trop des conditions météo et il faut vraiment une acuité visuelle exceptionnelle pour mesurer quelque chose ...
L'explication que j'ai donné à mes élèves est la suivante:
jusqu'à une époque récente, nos ancêtres voyaient très facilement le ciel nocturne, l'Astronomie est d'ailleurs la plus ancienne des sciences. André Brahic avait raconté une blague lors d'une conférence , l'astronomie étant l'un des deux plus vieux métiers du monde se pratiquant la nuit ...
On peut très bien imaginer les voyageurs de l'antiquité le soir autour de feux de camps, observant la voûte céleste
Un phénomène très facilement observable est la rotation apparente des constellations autour de l'étoile polaire.
Donc quand on regarde vers l'horizon nord, on voit certaines constellations faire "du rase motte" au dessus de l'horizon, comme la grande ourse par exemple.
Mais si on voyage en direction du sud, on observe qu'à partir d'une certaine latitude, ces constellations disparaissent sous l'horizon nord
On peut facilement simuler cette observation avec Stellarium en déplaçant le point d'observation (touche F6) vers des latitudes plus basses.
Ce phénomène ne peut pas s'observer avec l'hypothèse d'une Terre plate ! Il faut que la surface soit courbe pour permettre ce phénomène. Or, comme l'ombre de la Terre lors des éclipses de Lune est clairement un disque, l'hypothèse d'une *terre sphérique est la plus probable, d'autant que le Soleil est "rond" et que la Lune avec ses croissants est clairement une sphère.
Je pense que notre société du XXIème siècle a oublié que pendant des millénaires, la Voûte Céleste était le seul calendrier et GPS pour les voyageurs. Et dans l'Histoire de la mesure de la figure de la Terre, Méchain et Delambres ont utilisés les mouvements célestes pour mesurer précisément leur latitude et également caler des horloges mécaniques pour mesurer leur longitude. Cela leur permettait également de définir le méridien sud très précisement.
De la même façon, quand on relit les écrits de Pierre Bouguer lors de ses mesures gravimétriques en Amérique du Sud, il explique comment il calibrait ses chronomètres sur le jour céleste pour mesurer pendant une heure la période d'un pendule pesant b par la méthode des coïncidences affin de mesurer g et le comparer à la mesure de l'Observatoire de Paris. Une mesure de g en un lieu donné nécessitait deux ou trois jours de préparation pour régler l'horloge la nuit, fixer et régler le pendule et faire la mesure. La météo devait être suffisamment clémente pour pouvoir observer les étoiles.