Critiquer le sens pédagogique de cette manipulation est très sain car elle pose pas mal de problèmes pédagogiques et scientifiques en plus des problèmes sanitaires et environnementaux de sa mise en oeuvre. (ne pas rincer, racler au papier et jeter les papiers à la poubelle plutôt qu'à l'évier si on veut être "moins sale" et éviter les ions métalliques dans les eaux)
Je déplacerai cette discussion dans la partie générale "manipulation" car elle dépasse à mon avis le simple niveau 5e, ou même le collège.
Quel est le sens pédagogique de
« mettre en œuvre des tests caractéristiques d'espèces chimiques » ?
Sortir du matériel ? Savoir que l'on peut prouver la présence d'une substance ? Suivre un protocole écrit ? Imaginer un protocole ? Avoir fait mumuse avec des couleurs ? Avoir compris ce qu'il se passe et comment ça devient une méthode d'analyse avec ses défauts ? Avoir une base de culture scientifique commune : "ah ouais le machin qui devient bleu !" ?
Toutes ces possibilités sont pour moi légitimes mais nécessitent d'avoir été choisies par l'enseignant qui doit en être conscient.
Ces tests en tant que tests (je parle de l'eau de chaux, de la buchette, de l'aboiement du H2, le sulfate de cuivre anhydre et même la plupart des tests des ions, quoique c'est moins flagrant pour certains d'entre eux...) ne sont plus utilisés en tant que tests depuis des décennies ! Ce n'est donc plus qu'un artefact pédagogico-historique à mon avis. Donc autant y aller vraiment et s'en servir en tant que tel. Donc je préconise de ne pas juste faire suivre un protocole ou faire mumuse avec des couleurs (en 6e pour illustrer la variété du monde pourquoi pas...) Donc réfléchir à ce qu'est un test de reconnaissance, à quoi il sert, quels sont les problèmes qu'il soulève, sa précision, sa sensibilité, sa reproductibilité. Pas besoin d'aller loin, mais évoquer ça a un autre sens que : "la pomme, la patate, la soupe en sachet, le sucre, l'huile, l'alcool et le jus d'orange, l'eau écarlate, test ON/OFF eau ou pas, ciel il y a de l'eau dans les boissons mais pas dans tous les liquides ?" (ce qui est déjà bien mais qui est un peu maigre à mes yeux)
Je faisais, il y a maintenant fort longtemps quand j'étais un jeune enseignant débutant, ce que je suis toujours, (syndrome de l'imposteur
) une magnifique "tâche complexe" avant que ça n'existe à mes oreilles, concernant la présence ou non d'eau dans l'encre bleue. Cela amène une foultitude de problèmes à surmonter et les méthodes imaginées par les élèves sont parfois assez hallucinantes.... mais je m'égare.
Bref, on peut parler de l'analyse chimique, des possibilités, et présenter les tests comme d'anciennes méthodes mais qui vont servir à autre chose. Personne n'utilise de sulfate de cuivre anhydre pour détecter la présence d'eau. Personne. Par contre, j'ai appris par un collègue (dont une élève avait raconté que c'était le métier de son papa de trouver de l'eau dans les réservoirs) que c'était utilisé pour connaître la quantité d'eau de condensation dans les cuves et les tankers d'hydrocarbures. On plonge une barre avec un réactif fixé dans le réservoir et on regarde le changement de couleur pour décider s'il faut vidanger et enlever l'eau qui est dessous ou si ce n'est pas encore la peine.
De même pour la précipitation qui est utilisée industriellement pour la purification des eaux ou des métaux mais pas pour l'analyse.
Mais sinon, oui c'est à faire faire aux élèves, même si c'est pas simple à amener intelligemment... Ni à expliquer... !
((Et même si ça s'est retrouvé récemment dans une quasi-flamewar avec Xavier29 sur ce qu'est une transformation chimique !
D'ailleurs il faut que j'y retourne à cette discussion dès que j'ai un peu de temps !
))